Tarek Yamani: Un virtuose du Jazz

 

Tarek Yamani

Une nouvelle approche du Jazz

Tarek at BSJ 1

Tarek Yamani. © Archives Tarek Yamani

Tarek Yamani est un artiste libanais, arabe, international… Je suis les trois à la fois, même si je n’aime pas la catégorisation en matière identitaire. L’appartenance est un phénomène complexe. La plupart des personnes ont l’impression d’appartenir au pays où elles ont vu le jour et grandi, même si elles n’ont jamais quitté leur localité. Leur appartenance se limite à leur ville, à leur famille et à leur langue, et non pas à leur pays comme entité. En tant qu’artiste en général et musicien en particulier, le concept de l’appartenance a un idiome différent. La musique est un langage qui transcende les différences humaines. C’est l’outil fondamental d’expression et de communication susceptible de transformer la définition en mission. Toutefois s’il est impératif de me définir, je dirai que je suis un pianiste et compositeur de jazz et d’afro-tarab de Beyrouth.

Vous avez présenté au Music Hall, Beirut Speaks Jazz, avec 16 artistes. Est-ce une Première? Et pourquoi Beyrouth? Il s’agit en fait de la troisième édition de ce concert, Beirut Speaks Jazz. L’idée m’est venue en 2013 et je suis pleinement satisfait  de la manière avec laquelle le concept s’est développé. Au départ, l’objectif était de rendre le jazz plus proche du public d’autant plus que cet art est largement incompris au Liban. Il fallait trouver une idée innovatrice susceptible d’attirer et de garantir l’attention et l’intérêt de l’audience. Le concept est simple: chaque année, j’invite des artistes qui se sont illustrés en rock, rap, hip-hop, tarab et blues, à venir interpréter une chanson sur un arrangement jazz. Aussi simple qu’elle le paraît, l’idée offre beaucoup d’avantages: elle réunit les fans de tous les genres musicaux sous une même ombrelle, à savoir le jazz; elle raffermit l’esprit de coopération entre les artistes qui autrement, n’auraient pas eu l’opportunité de se produire ensemble sur une même scène; elle présente le jazz comme une forme d’art qui défie les genres musicaux et leurs limites. Résultat? Les artistes de Beirut Speaks Jazz, évoluant sur la scène musicale beyrouthine, s’expriment uniquement en jazz, au cours d’une même soirée, un spectacle original et inhabituel.

Qu’est-ce qui caractérise vos performances? Beirut Speaks Jazz est une performance exceptionnelle à nulle autre pareille dans le monde arabe, spontanée et stimulante. Elle stimule notre potentiel musical et l’étend à des terrains encore inexploités, en créant une interaction avec le public. Raison pour laquelle les trois éditions ont connu un énorme succès. 37 artistes s’expriment en jazz, à l’instar de Oumeima El Khalil, Tania Saleh, Hamed Sinno, Wassim BouMalham, Poly, Aziza, Ranine Chaar, Rayess Bek, Edd Abbas, Issa Ghandour, Chady Nashef, Mazen El Sayed, Ziad Ahmadieh…

«Dans mon nouvel album, j’essaierai d’introduire le «quart de ton» Arabe dans ma musique et de le fusionner avec les mélodies et rythmes de jazz.»

Pensez-vous que le jazz est connu au Liban? Pas encore suffisamment. Le jazz va beaucoup mieux mais pas au point d’être considéré comme connu. Il est incompris et sujet à de fausses hypothèses au Liban. Celui que le public connaît est démodé et superficiel, rien d’étonnant donc à ce qu’il ne soit pas apprécié. Aujourd’hui, la conception du jazz est moderne et sensationnelle. C’est justement ce que j’essaie de faire communiquer à travers ma performance en tant que Tarek Yamani Trio, et au-delà à travers Beirut Speaks Jazz.

Quels sont vos futurs projets? Indépendamment des nouveaux concepts introduits par Beirut Speaks Jazz, je poursuis le travail sur l’album «Lisan Al Tarab: Jazz Conceptions in Classical Arabic» qui explore les rapports entre la musique arabe et le jazz. Je tenterai d’introduire le «quart de ton» Arabe dans ma musique et de le fusionner avec les mélodies et rythmes de jazz.

Parlez-nous de votre album… Dans «Lisan Al Tarab», je revisite la musique arabe classique en y introduisant de nouveaux arrangements jazz pour piano, basse et tambour. J’ai enregistré des «Muwashahat» égyptiennes telles «Hibbi Zurni» et «Lamma Bada Yatathanna», des chansons libanaises comme «Beyrouth, zahra fi gheir awanha», une autre traditionnelle d’Iraq, ainsi que la fameuse chanson folklorique de Bilad Al Sham, «Ah YaZein».

Qu’aimeriez-vous enfin dire? J’inviterai le public à explorer, du moins par curiosité, les différents arts émergents. Etre partie d’un spectacle vivant et expérimenter cette énergie, c’est inégalé. Plus le public réclame l’art, plus la création des artistes est forte; plus la création est forte, plus la concurrence est féroce; plus la compétition est forte, plus le niveau est meilleur; et plus le niveau est haut, plus riche sera la culture.

Pour plus d’informations: www.tarekyamani.com

email: [email protected]

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