Mike Massy

Prestige N 287-288, Déc. Janv. 2017-2018

Aussitôt annoncée, la Bonne Nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, faisant la Une des journaux et magazines libanais et internationaux. L’auteur, compositeur, interprète, pianiste et comédien de 34 ans, Mike Massy incarne le rôle de Jésus dans la fresque musicale «Jésus, de Nazareth à Jérusalem», au Palais des Sports à Paris. Une grande aventure, un succès garanti et surtout une belle clôture de 2017 pour l’artiste polyvalent qui continue à concrétiser ses rêves. Depuis son premier chant chrétien diffusé à la radio durant l’adolescence au Liban, jusqu’au rôle principal de Jésus à Paris… Une autre bonne nouvelle qu’il annonce à Prestige, le concert de Noël qu’il célébrera le 18 décembre à la Basilique de Maghdouché. Mike Massy, tu seras notre plus beau cadeau de Noël.

 

 

Veste, pantalon gris clair et chemise en coton blanc, le tout Karl Lagerfeld. Capuche zippée noire, Zegna. Archives Mike Massy / photo: Thibault Grabherr

 

«Le rôle de Jésus est une chance unique dans la vie d’un artiste»

 

Mike Massy, tu incarnes Jésus dans la fresque musicale «Jésus, de Nazareth à Jérusalem» de Pascal Obispo et Christophe Barratier. Comment a débuté cette aventure? Un matin, j’ai reçu un coup de fil de Bruno Berberes, un des directeurs de casting les plus connus en France, et que j’appelle «chasseur de talents», pour m’annoncer que Pascal Obispo a écouté ma version orientale de «Nature Boy» de Nat King Cole, qu’il aime bien ce que je fais, et qu’il cherche un artiste qui puisse interpréter le rôle de Jésus dans sa nouvelle comédie musicale. Une fois que j’ai montré mon grand intérêt à ce sujet, Pascal Obispo et Christophe Barratier m’ont invité pour les essais de voix et d’acting dans le studio de Pascal à Paris. Les essais se sont déroulés pendant plus ou moins un an et demi. Ils voulaient être sûrs que la personne choisie puisse porter non seulement le rôle à fond, mais aussi tout le projet.

Mike Massy est ton nom de scène… ton véritable nom est Michael el Massih… Crois-tu au destin? Le fait de porter le nom El Massih a toujours été «original», vu qu’on me demandait souvent si c’était mon vrai nom, alors que maintenant avec la fresque musicale Jésus, il devient presque plus connu que mon nom de scène. Si je crois au destin? Je ne sais pas, mais je peux vous dire que «tous les chemins mènent à Rome».

Avais-tu une appréhension à accepter le rôle de Jésus? Un rôle qui vient avec beaucoup de responsabilités… Evidemment, quand j’ai su que le rôle était celui de Jésus, je me suis posé des questions. Après tant d’années de travail, on bâtit une certaine notoriété et on n’a certainement pas envie de décevoir ceux qui nous ont suivis pendant des années. Mais j’ai trouvé la réponse à toutes mes questions quand je me suis rappelé pourquoi j’ai choisi ce métier. Je l’ai choisi parce que j’aime bien les aventures, et Jésus est l’une des plus grandes et des plus belles.

Craignais-tu une polémique autour de ce rôle et cette comédie musicale? Avant de m’engager dans ce rôle, je me suis assuré que la fresque musicale était fidèle à la Bible. Ce spectacle parle d’histoire et non pas de religion, mais il respecte quand même la religion, et c’est ce qui compte.

Comment se prépare-t-on pour un rôle pareil? Quelle a été la plus grande difficulté? Lire le texte et en discuter avec le metteur en scène n’auraient pas suffi à se préparer pour ce rôle, il y a un travail personnel à faire. Il a fallu que je me prépare vocalement, physiquement, psychiquement et moralement. C’est comme si on était aux Jeux Olympiques. Chanter tous les soirs au Palais des Sports devant 4.500 personnes n’est pas une tâche facile à exécuter. Je me suis préparé vocalement et physiquement. Et puis il reste la partie psychologique et la profondeur du personnage, pour lesquelles il aura fallu un travail de fou: relire les Evangiles, revoir des films, contempler des icônes. C’est en effet un rôle assez complexe à jouer. Il faut être dans une retenue parfaite du début jusqu’à la fin du spectacle, en veillant à ne pas surjouer une icône christique profondément implantée dans l’inconscient collectif.

 

 

Chemise en coton blanc, Karl Lagerfeld. Manteau, pull en cachemire gris, pantalon à pinces en lainage gris, sneakers blancs, le tout Louis Vuitton. © Archives Mike Massy / photo: Thibault Grabherr

 

 

Quel plus le rôle de Jésus de Nazareth  t’a-t-il apporté sur le plan personnel? Un rôle comme celui-ci est une chance unique dans la vie d’un artiste. C’est l’un des plus beaux rôles de l’humanité. Lire et connaître l’histoire n’ont pas le même effet que jouer l’action. Il y a plusieurs scènes qui me touchent énormément et dont le message déborde sur ma vie quotidienne. Par exemple, la scène de la première pierre entre Jésus et Marie-Madeleine est une leçon de pardon et de guérison qui me bouleverse et je ne peux m’empêcher d’y penser à chaque fois que je me retrouve dans une situation où l’on se juge les uns les autres. Bref, il est évident que jouer le rôle du Christ ne passe pas inaperçu dans ma vie personnelle.

Ce rôle constitue-t-il un tournant dans ta carrière? Sans aucun doute, jouer le rôle-titre dans une comédie musicale était un rêve d’enfance, et le voilà qui se réalise. Etre exposé aux médias et au public français est une nouvelle aventure dans ma carrière. Travailler avec Pascal Obispo et Christophe Barratier est une belle expérience. C’est en effet un énorme tournant dans ma carrière musicale, aussi bien que dans ma carrière de comédien et je crois bien que c’est une étape qui aura une influence positive sur mon parcours international.

 

 

© Archives Mike Massy / photo: Thibault Grabherr

 

«La scène de la première pierre entre Jésus et Marie-Madeleine est une leçon de pardon et de guérison qui me bouleverse…»

 

 

Tu es un artiste polyvalent. Auteur, compositeur, interprète, pianiste et comédien… Quel lien établis-tu entre ces différentes disciplines? Certes, chacune de ces disciplines constitue un métier en lui-même. Je n’ai jamais eu la prétention de dire que je les pratique toutes à merveille, mais je sens le besoin de m’attacher à chacune de ces disciplines qui constituent ma personnalité. Jouer au piano, c’est comme caresser l’espace, et faire l’amour avec les mots, c’est comme les chanter à tue-tête, alors pourquoi ne pas désirer la totalité de ces merveilles? Et puisque je suis également producteur, il est tout à fait normal de vouloir englober la totalité de ces disciplines, afin que mon travail puisse refléter mon identité. J’ai toujours eu de l’admiration pour les artistes qui écrivent leurs propres chansons, et qui s’autoproduisent.

Qu’est-ce que le succès pour Mike Massy? Je crois à la bonne volonté, au travail continu et je crois aussi que les choses arrivent au bon moment. Et puis le plus important c’est la gratitude. C’est cela le vrai succès.

Tu seras au Liban pour ton concert de Noël le lundi 18 décembre à la Basilique de Maghdouché. Pourquoi ce concert et le lieu sont-ils si importants pour toi? Faire cet aller-retour va certainement m’épuiser au niveau physique, mais il n’y a rien de mieux que la rencontre du public qui m’a soutenu depuis le début de ma carrière. Chanter au Liban, c’est comme revoir ma famille et me reconnecter avec mes sources. J’ai toujours aimé les chansons de Noël, c’est rassurant. Quant à Maghdouché, j’ai beaucoup entendu parler de ce lieu magique, et j’ai hâte de le découvrir.

Que prépares-tu pour ce concert? Le répertoire comporte des chants traditionnels de Noël, des chansons de mon propre répertoire, ainsi que des chansons de la fresque musicale composées par Pascal Obispo. La chorale de la NDU sera à l’honneur, sous la direction de Père Khalil Rahmé. Le répertoire est varié et comporte quelques surprises.

 

 

Chemise en coton blanc, Karl Lagerfeld. Manteau, pull en cachemire gris, pantalon à pinces en lainage gris, sneakers blancs, le tout Louis Vuitton. © Archives Mike Massy/photo: Thibault Grabherr

 

 

Dans une interview avec Prestige en 2012, tu nous racontais une enfance particulièrement musicale… Quels souvenirs gardes-tu des noëls de ton enfance? Que représente Noël pour toi? Comment vas-tu le célébrer cette année? Décorer le sapin avec mes sœurs et mes parents. Les sapins de Noël non sophistiqués me manquent. Les boules et les guirlandes de toutes les couleurs. Les bûches de Noël faites à la maison. L’accueil des cousins et des cousines. La voix inimitable de Fairouz qui chante «Talj Talj», les pères Noël maigres dans la rue, etc. Ce sont des souvenirs qui ne s’effaceront jamais de ma tête. Cette année je ne pourrai pas aller au Liban pour les fêtes, puisque je joue le 24 au Palais des Sports, mais j’irai à Bruxelles, ma ville de cœur, pour passer un Noël chaleureux avec mon oncle et ma tante.

Tes souhaits pour ce Noël? En ce Noël, je souhaite voir ma famille et mes amis heureux, en bonne santé et bien entourés. Et je souhaite ne plus jamais voir des gens à la rue, ça me brise le cœur.

Quelles sont tes résolutions pour la nouvelle année? Sortir mon album en arabe, et commencer à réaliser un nouvel album en français. Reprendre le sport, et apprendre à cuisiner sain. Mais par-dessus tout rechercher d’autres aventures sur de nouveaux rivages.

Un message à nos lecteurs en cette période des fêtes? Profitez-bien de vos familles et de vos vacances. Et surtout attachez-vous à nos belles traditions de Noël! Sinon pour le Jour de l’An: «Don’t drink and drive». Que ces fêtes vous apportent le bonheur et la paix du cœur. Et n’oubliez pas de penser à ceux qui ne peuvent pas vivre les fêtes dans les mêmes conditions que vous. Propos receuillis par Maria Nadim

 

T-shirt noir à manches longues, Zegna. Veste et pantalon rose fuchsia, le tout Givenchy. © Archives Mike Massy / photo: Thibault Grabherr

 

 

Mike Massy, en quelques mots…

As-tu été sage cette année? Oui.

Ta liste de cadeaux au père Noël? Etre entouré de

ceux que j’aime.

A quel péché t’adonnes-tu facilement? Les gâteaux de ma mère.

Un miracle que tu aimerais pouvoir accomplir?

La paix au Liban!

Le principal trait de ton caractère? La persévérance.

Ton principal défaut? L’impatience.

Ce que tu détestes par-dessus tout? L’hypocrisie.

Ton état d’esprit actuel? Submergé…

Quelle faute t’inspire le plus d’indulgence? La colère.

Celle que tu ne peux pas pardonner? Je ne sais pas…

Ta devise? Le bonheur!

 

 

Photographe: Thibault Grabherr

Styliste: Marie Revelut

Assistante photographe: Mona Boitière

Assistant styliste: Mario Lollia

Coiffeur: Jacques Uzzardi

Coordination: Céline Hitti

Merci à La Réserve Paris – Hotel & Spa

pour son chaleureux accueil.

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