Prestige N° 269-270, Déc. 2015-Jan. 2016

Rendre l’art possible

Le Fonds arabe pour les Arts et la Culture (AFAC) soutient les artistes dans de nombreuses catégories, comme le cinéma, les arts visuels, la musique, la photographie, la littérature, la recherche … De nombreux projets soutenus par cette institution arabe d’octroi ont acquis une  renommée internationale en remportant des prix.

Arab Fund for Art and Culture (AFAC) Gala, September 23, 2015, Ford Foundation NYC

Qui est AFAC? Qu’est ce qui la rend unique? AFAC accorde des subventions intelligemment à une grande communauté d’artistes dans un large éventail de disciplines; nous ne produisons pas d’art nous-mêmes. Souvent, la gestion des arts est gâchée par des préjugés personnels et de goût et ne peut que bénéficier d’une approche de gestion rigoureuse et systématique qui sort des «sentiers battus». AFAC vise à permettre à un art arabe en plein essor et à une scène culturelle arabe, qui est confiante dans son expression, accessible à tous et soutenue localement par des mécènes engagés. Deux principes fondamentaux guident le mode de travail d’AFAC : la transparence dans le processus d’octroi des subventions et l’indépendance à travers une diversité de sources de financement.

A quel moment AFAC a-t-elle été créée et qui est derrière la conception de cette institution? AFAC a été créée en 2007 par un groupe de philanthropes et d’entrepreneurs arabes qui ont constaté une déficience sévère dans le soutien des arts et la culture dans la région arabe.

Qui sont les membres du conseil d’administration? Les membres du conseil d’administration d’AFAC proviennent de milieux diversifiés à la fois géographiquement et quant à leur spécialisation, contribuant à l’initiative par leur expertise. AFAC a été fondée par Dr Ghassan Salamé, le président du conseil d’administration, en collaboration avec Dr Nabil Kaddoumi, le vice-président et un groupe de professionnels de la culture et les hommes et femmes d’affaires de premier plan de toute la région Dr. Suzanne Wettenschwiler, Sawsan Al –Fahoum Jafar, Abbas Zuaiter, Hani Kalouti, Amr Ben Halim, Abla Lahoud et Olfat Al-Mutlaq Juffali. Convoqué deux fois par an, les membres du conseil ont appuyé la portée d’AFAC dans leur propre pays, villes et communautés culturelles.

Vous avez des bénéficiaires du Liban et des pays arabes,  quel est le processus de sélection? Est-ce possible de présenter une demande? Depuis sa création, l’activité de base d’AFAC a été de financer des projets et initiatives au travers de son général Grant, avec un appel à propositions de projets dans six catégories: cinéma, arts de la scène, arts visuels, littérature, musique, ainsi que de recherche, de formation et d’événements régionaux (RTR). Pour ses subventions en général, AFAC fait actuellement deux appels annuels à propositions de projets, chacun dans trois catégories. Chaque appel reste ouvert pendant environ trois mois. Après la clôture de l’appel, le processus d’évaluation et de sélection prend encore deux mois avant l’annonce des lauréats des bourses. En parallèle avec les appels ouverts à propositions, qui assurent l’égalité d’accès des candidats et de fournir un baromètre continu de l’état des arts et la culture dans la région, AFAC utilise son expérience accumulée dans la région pour concevoir des programmes. Nos programmes spéciaux actuels visent à soutenir le cinéma documentaire, le roman arabe et la photographie documentaire.

Combien d’artistes avez-vous aidé jusqu’à ce jour? Ely Dagher a été l’un de vos bénéficiaires, son film a remporté «La Palme d’Or» au Festival de Cannes … qu’avez-vous  à dire à propos de cette réussite? AFAC a réussi à devenir la source de financement privilégiée pour les artistes de la région. Notre financement est un sceau de l’indépendance et de la qualité et de notre processus d’octroi de subventions clair et transparent, accessible à des centaines d’artistes et d’institutions de la région et à l’étranger. Nous avons offert environ 800 bourses à ce jour, avec une moyenne de 100 bourses par an et un budget annuel d’environ 3 millions de dollars à l’octroi de subventions, habilitant ainsi les artistes à créer des œuvres sans restrictions et dans la vraie réponse aux besoins de l’individu et de la communauté. AFAC a contribué à permettre à Ely Dagher d’exprimer son talent et nous sommes fiers de son succès ainsi que la réussite d’un certain nombre de nos bénéficiaires.

Quel est l’objet de ce dîner de gala? Allez-vous mettre en évidence le travail de vos bénéficiaires? AFAC vise à mobiliser un soutien local pour les initiatives culturelles par la sensibilisation sur l’importance de la philanthropie culturelle au sein de la région arabe. Alors que les dons de charité sont abondants, la reconnaissance des arts et la culture comme destinataires valides d’investissement philanthropique stratégique, fait toujours défaut et doit être développée. À cet effet, nous avons décidé de travailler sous le thème de rendre l’art accessible, en ciblant les mécènes internationaux bien connus et les philanthropes pour canaliser le soutien pour les arts et la culture dans la région arabe. Nous utilisons aussi cet événement pour souligner le travail de certains de nos bénéficiaires à travers des installations artistiques, une exposition.

Avez-vous quelque chose à dire aux lecteurs? Compte tenu de la nature d’AFAC en tant qu’institution qui  développe l’infrastructure de la philanthropie dans la région, nous avons réussi à investir dans de jeunes gens talentueux qui sont déterminés à propulser cette région à l’avant. Dirigé par R.S.

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