Génial, créatif et visionnaire, Pierre Khadra est entré par la grande porte dans le domaine de la réalisation des vidéoclips.
En seulement cinq années il a introduit une nouvelle conception artistique qui vient marquer l’histoire des vidéoclips et a réussi à s’imposer aux côtés des plus grands noms.
En ce Dimanche 21 septembre 2025 il a remporté le trophée du Murex d’Or: “Outstanding Music Video director”.
Au cours de la grandiose cérémonie du Murex d’Or, au casino du Liban, retransmise en direct par la LBCI, j’ai été ravie de lui remettre son trophée mérité à juste titre.
Pour en savoir plus sur son parcours, Prestige a rencontré Pierre Khadra.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos études et de vos débuts dans le monde de la danse et de la chorégraphie ?
J’ai fait un double cursus : j’ai étudié l’architecture intérieure et la photographie, avec l’espoir de créer des décors pour le cinéma et les clips musicaux.
La danse a commencé comme un simple passe-temps, puis m’a conduit au théâtre de Caracalla et à celui des Rahbani, avant de me mener à chorégraphier pour la légende “Andrea Bocelli” et pour de nombreuses émissions télévisées telles que “Celebrity Duets”.
Avez-vous travaillé dans la mode ?
J’ai toujours été fascinée par la beauté, qu’il s’agisse de mode, de photographie ou même d’un bel aménagement intérieur.
Je n’ai jamais étudié la mode, mais elle a toujours fait partie de tout ce que j’ai entrepris.
Comment êtes-vous arrivé à la réalisation de vidéoclips ?
Être d’abord danseur puis chorégraphe m’a donné l’opportunité d’être présent sur de nombreux plateaux de tournage, où j’ai découvert ma passion pour le cinéma. J’ai alors choisi d’étudier la photographie afin de comprendre l’image, la lumière et l’histoire du septième art, avec l’espoir de réaliser un jour mon premier film.
Quel a été votre premier film ? Qui vous a fait confiance en premier ?
Mon premier clip musical a été pour Dalida Khalil. Nous avions eu l’occasion de collaborer dans Celebrity Duets et, lorsqu’elle a voulu réaliser un clip de danse, c’est moi qu’elle a choisi.
Que représente pour vous le Murex d’or?
Dans votre discours vous avez insisté sur l’importance de l’image. Pouvez-vous nous expliquer?
Le « Murex d’Or » est un trophée avec lequel j’ai grandi, que j’ai longtemps regardé en admirant mes idoles le recevoir. Aujourd’hui, l’obtenir à mon tour me procure un véritable sentiment d’accomplissement.
Lorsque j’ai parlé de « l’image » dans mon discours, je l’entendais de manière métaphorique : l’image de l’être humain, et donc celle d’un pays, et la façon dont nous la transmettons au reste du monde. C’est cette image que nous voulons refléter : une image de culture, de civilisation et de paix.
Aujourd’hui vous avez dans votre portefeuille plusieurs vidéoclips avec des célébrités de la chanson.
Racontez-nous ce parcours.
Aujourd’hui, après près de cinq ans à réaliser des clips musicaux, je possède un portfolio de plus de seize films, aux côtés de grands noms de l’industrie. Cela me remplit de joie de voir que chaque projet que je mène m’ouvre la porte vers un nouvel artiste : un véritable effet boule de neige.
Comment est née votre collaboration avec la star Najwa Karam?
J’ai toujours admiré Najwa Karam, c’est une véritable icône.
Elle est entourée d’une équipe exceptionnelle, toujours à l’affût des tendances du marché. Ils m’ont contacté pour me demander un moodboard sur une chanson, et bien sûr, j’ai été ravi de créer pour une artiste d’une telle envergure.
Dès ma première rencontre avec Najwa, une véritable synergie s’est installée, nourrie par un amour commun pour l’innovation.
D’où vous vient l’inspiration de la musique, des paroles de la chanson ?
Mon inspiration me vient d’abord de la musique elle-même, car elle m’indique le rythme à adopter lors du tournage.
Puis viennent bien sûr les paroles, et surtout l’artiste lui-même, ainsi que le message que je souhaite lui faire transmettre à travers le clip.
Une prise de vue du clip Ta3a Ne’3oud de la star Najwa Karam
Vous êtes génial et innovateur, d’après vous quelle nouveauté avez-vous apporté à la réalisation des vidéoclips ?
Ce qui a fait mon succès aujourd’hui, c’est ma différence : ma façon d’entendre la musique et de lui donner vie. Même lorsqu’un clip ne contient pas de chorégraphie, je veille à chorégraphier la caméra elle-même.
Le monde de la danse m’a beaucoup appris : la synchronisation, le rythme, la discipline, et surtout le respect du corps humain.
Vous êtes jeune, quel est votre rêve, où voulez-vous arriver ?
Mon rêve, comme celui de tout cinéaste libanais, est de réaliser des accomplissements au-delà des frontières du Moyen-Orient et de pouvoir collaborer avec les plus grands artistes du monde, en tant que réalisateur libanais.
Propos recueillis par Marcelle Nadim
à la cérémonie du Murex d’Or 2025,